Les propos de Farouk el Chareh suscitent la polémique
Propos recueillis par Nayla El Eid. Twitter : @naylaeleid
Les propos du Vice-président syrien, publiés lundi dernier dans un quotidien libanais, sont le reflet d’un dénouement majeur en Syrie. C’est en tous cas ce qu’estime la presse internationale. Pourtant, Farouk el-Chareh ne donne pas un avis tranché et ferme sur la crise syrienne.
« Farouk el-Chareh n’apporte aucune solution concrète à la crise syrienne », c’est ce qu’affirme un analyste libanais, expert dans le dossier syrien. Pour Ali el-Amin, opposé au régime de Bachar el-Assad, « le Vice-président aurait dû appeler au dialogue entre les deux belligérants, il y a un an ». « Aujourd’hui, la violence est si intense, que la rébellion n’est pas en mesure d’accepter le dialogue avec le régime », souligne-t-il. Pour cet analyste, également journaliste au quotidien Al-Balad, « la seule issue reste la démission du président syrien et la mise en place d’une transition politique, qui se ferait sous l’égide de la Coalition Nationale syrienne ».
Ali el-Amin insiste en outre, sur le fait que l’interview de Farouk el-Chareh est « biaisée ». « Le quotidien Al-Akhbar est connu pour ses positions en faveur de Bachar el-Assad », indique-t-il. Et de poursuivre : « on est en droit de se demander si Al-Akhbar n’aurait pas quelque peu modifié cet entretien ».
Le rédacteur en chef de la rubrique politique du journal en question s’insurge contre les propos de l’analyste. Pour Hassan Aalaq, « ces allégations sont dénuées de tout fondements. Al-Akhbar a toujours dénoncé les violences exercées par le régime ainsi que par la rébellion ». « Nous avons condamné à plusieurs reprises la guerre civile qui secoue la Syrie », affirme-t-il.
C’est la première fois depuis le début du conflit en Syrie, que le Vice-président syrien accorde une interview à la presse. Dans cet entretien, Farouk el-Chareh souligne qu’ « aucun belligérant n’est en mesure de mettre fin à la bataille militaire en Syrie ». Il appelle notamment à un « accord historique » entre les deux parties, qui se ferait en collaboration avec les pays-clés de la région et les membres du Conseil de sécurité des Nations unies. Selon lui, « les Syriens doivent défendre leur pays et non pas un homme ou un régime ».