Michel Aoun ou comment se faire des ennemis parmi ses alliés

Par Nayla El Eid-Twitter : @naylaeleid

Qu’ils soient de la majorité ou de l’opposition, qu’ils soient députés, ministres, chef du gouvernement ou même président de la République, l’ensemble des politiciens libanais affichent, plus ou moins clairement leur mécontentement face au comportement des membres du Courant patriotique libre et de son chef Michel Aoun. Et dernièrement le numéro un de l’Etat Michel Sleimane n’a pas manqué de le faire publiquement savoir.

Les ministres du CPL s’en amuse, estimant que les diatribes en séance gouvernementale, sont la preuve-même que le Cabinet n’est pas monochrome. Mais il y a quelques jours, il semblerait que  le général Aoun soit allé trop loin. Lors d’une session de questions-réponses sur Facebook, entre le chef du CPL et les internautes, M. Aoun a affirmé que le président ferait mieux de « diriger un bloc parlementaire ». L’intéressé a aussitôt rétorqué sur ses comptes Twitter et Facebook :  « Un président consensuel, lui au moins, ne supplie pas les gens pour pouvoir accéder à la tête de l’Etat ».

Le fait que les membres du CPL agacent leurs confrères du 14 mars pourrait être motivé par les divergences politiques entre les deux camps. Pourtant en 2009, le chef du bloc parlementaire du Changement et de la Réforme met à la porte l’un de ses alliés les plus fidèles ; le général Issam Abou Jamra, ancien vice-Premier ministre au sein du gouvernement de transition, présidé par Michel Aoun en 1989.

Puis en février 2011, le chef du CPL se débarrasse de son ministre du Travail Charbel Nahas. A l’époque, les médias de l’opposition avaient analysé ce geste comme le fruit d’un complot orchestré par M. Aoun, à l’encontre de M. Nahas.

Quoiqu’il en soit, le général Aoun a déjà quelqu’un pour prendre la relève en la personne de Gebran Bassil, son gendre. Le ministre de l’Energie et des Ressources hydrauliques a déjà su se faire des ennemis, parmi ses alliés.